Les expositions d'arts plastiques réuniront de nombreux artistes dans divers lieux. La Halle aux Toiles de Rouen, la Chapelle St Julien au Petit Quevilly et la galerie MAM à Rouen.
Cette année nous avons principalement choisi de vous faire partager des rencontres nouvelles et bien sûr d'inviter des artistes qui nous ont marqué lors des précédentes éditions.
Le choix a été très difficile compte tenu des nombreuses propositions qui nous sont parvenues.
Renseignements pratiques expositions
Halle aux toiles
place de la Basse vieille Tour – 76000 Rouen
10h à 19h / Tarif plein 3€ tarif réduit 1,50€
Chapelle St Julien
rue Danton - 76140 Petit Quevilly (métro St Julien)
14h à 18h entrée libre
MAM Galerie, Marie Andrée Malleville / UBI
20, rue Alsace Lorraine – 76000 Rouen
Tous les jours de 14h à 19h
INFORMATIONS EXPOSITIONS
HALLE AUX TOILES
RÉSERVATIONS ET INFORMATIONS
art.et.dechirure@mail.com / téléphone 02 35 98 16 81 (*à partir du 8 mars 2016)
ACCUEIL, RENSEIGNEMENTS, LIBRAIRIE
HALLE AUX TOILES place de la Basse Vieille Tour 76000 Rouen
Place de la Basse Vieille Tour 76000 Rouen
10h à 19h / Tarif plein 3 € / tarif réduit 1,50 €
CHAPELLE SAIN-JULIEN
rue Danton - 76140 Petit Quevilly (métro St Julien)
14h à 18h entrée libre
MAM GALERIE, MARIE ANDRÉE MALLEVILLE / UBI
20, rue Alsace Lorraine – 76000 Rouen
Tous les jours de 14h à 19h
Remerciements
David Bobée et l’équipe du Centre Dramatique National de Haute Normandie
Grégory Roustel et l’équipe de la Chapelle St Louis
Bertrand Landais et l’équipe de L’espace Culturel François Mitterrand
Valérie Lefort et l’équipe de la Maison de l’Université
Anne Le Goff et l’équipe de l’Atelier 231
Bruno Régnier et l’équipe du Siroco
L’équipe de la Chapelle Saint Julien et Marie-Rose Lortet, Bernadette Chevillion, Bernadette Meunier, Michel Robakowski, Laurent Danchin, Alain Margot, Nicolas Maillard,Christian Noorbergen, Wojtek Doroszuk
FESTIVAL ART ET DÉCHIRURE 4 rue Paul Éluard 76301 Sotteville-lès-Rouen
Joël Delaunay et José Sagit (direction) Marion Girat Quibel (assistante) Paul-Edmond Huguet (président d’honneur)
VLADIMIR
Vladimir Saint Vanne, ou la fragilité des grands fonds
Vladimir Saint-Vanne étreint à cœur les talismans de la haute peinture, et ses œuvres vives, brutales et crues, sont autant d’implacables cicatrices, arrachées du dedans à la mort-vie. Et celui qui sait créer sait aussi écrire. Mots qui traversent le langage et recréent la langue.
Les tendresses saccagées de la peau fouillent l’insondable opacité. On dirait des plaques d’abîme, des mémoires de plaie, et des surgissements accablants de vérité transgressée, et de sincérité nue. Sensibilité sans barrière surgie sans limite de nos lointains cachés. Le tout autre, halluciné et vrai, blesse l’univers entier de la toile.
Innombrable autoportrait fracassant le miroir aveugle de tous les Narcisse de la modernité. La prise de risque est insensée, et son humanité saisissante.
Vladimir Saint-Vanne ose brûler les surfaces. Ce créateur des extrêmes est un dur-à-peindre. Un récalcitrant. Il creuse des trous dans la peinture. Il ne craint pas la sanglance vitale. Œuvre broyée d’art et de vie.
Sous l’étendue, couve la fragilité des grands fonds. L’art vit de ces braises chaudes.
Christian Noorbergen
ANNE DELABY
Les Ames déchirées
Série de 3 toiles 81cm x 116 cm en noir et blanc - monotype déchiré et acrylique - 2015
Le travail est basé sur la trace et l'empreinte : celles, éphémères, fragiles et fragmentaires que nous laissons mais aussi celles qui nous marquent profondément. Ici le thème est l’enfermement qu’il soit réel ou intérieur.
- Le monotype déchiré :
Cette technique n'est pas soumise aux lois du dessin, de la polychromie. Rien ne la conditionne hormis l'ombre et la lumière, le noir et le blanc, la discussion entre fond et contour, l'observation précise et le recul. Elle se construit peu à peu de traces, d'empreintes, de gestes, de fragments et de déchirures. Des feuilles blanches, de la peinture acrylique noire et le geste lui sont propices. Tamponner avec précaution, faire couler avec lenteur, tordre l'outil sur le verre, le tirer rageusement ou délicatement le faire glisser, appliquer fortement sur le support blanc cette matière noire et visqueuse sont les seules nécessités. Viennent le découpage irrégulier, parfois aléatoire et l'assemblage soigneux. Le spectateur doit croire que tout est peint.
CAROLINE DHAYOT
Je ne me souviens plus de mon premier abandon. Je n'ai que la sensation de ce vide angoissant pour une enfant. Je l'ai comblé par l'idée de ma future famille. J'étais obssédée par la maternité. Ma première poupée a été conçue lors d'une séparation forcée d'avec ma fille.
En 2006 quand le père de mes enfants et moi nous séparons, je commence de façon obcessionnelle à coudre et dessiner pour parer à cet abandon et réparer la chute d'un idéal. Depuis les abandons se sont succédés me menant à chaque fois vers des petits drames. Et je multipliais les actes magiques pour ne pas perdre l'amour de l'amoureux suivant, pour ne pas mourir, pour avoir l'argent suffisant ; Jusqu'à aujourd'hui. Un matin je me suis levée sans avoir peur de la solitude, sans avoir besoin d'un amoureux pour me sauver. Mes actes magiques n'ont pas eu l'effet souhaité mais ils m'ont accompagné dans ce chemin pour la libération.
CLOTILDE PREVOST
Clotilde Prévost crée des sculptures animalières en relation interactive avec les lieux, le passant, le
visiteur... Elle intervient en sites urbain, naturel et en intérieur, renouvelant et affinant son travail selon
l’espace et avec le temps.
Les « Vaches » appartiennent à une première série. Sur la base d’une structure-type de métal, simple et épurée, Clotilde crée des installations d’une grande variété : le « trait » de l’ossature et le vide peuvent dominer, ou au contraire jouer, voire disparaître sous l’habillage d’une enveloppe ou de parures tirées d’une large palette de matériaux (bois, métal, textile, papier, peinture, verre, miroir, objets de récupération...).
Vides et pleins, reflets, créent avec l’environnement des jeux d’optique, d’apparition-disparition, de
superposition, de fragmentation...
Ce travail est poursuivi avec une grande « Mouche ». La structure d’acier est plus légère : ce corps
filiforme conduit les vibrations, rendant des effets sensibles au toucher. Deux grands miroirs convexes font les yeux : ils ouvrent dans leur reflet courbe des perspectives en anamorphose mobiles et vivantes.
La « Mouche » est physiquement interactive. Animée d’effets visuels, la sculpture rejoint également le
domaine de l’art cinétique.
Commence alors une nouvelle série. L’artiste varie la taille de ses « Mouches », joue avec leur nombre et
aborde l’espace plus librement, élevant ses installations au dessus du sol, atteignant les parois verticales et les hauteurs. Elle adopte pour le corps le laiton, plus précieux que l’acier, développe aussi les jeux de miroirs et explore les possibilités de l’art du vitrail (techniques fusing, Tiffany, verre peint...). Sur les ailes de ses « Mouches », elle décline motifs, couleurs, nuances et transparences, créant des assemblages raffinés vibrant sous la lumière.
« Imaginativement, la vie humaine n'a pas plus de valeur que la vie d'une mouche. Pratiquement, je respecte toute vie, même celle d'une mouche, animal aussi énigmatique et admirable qu'une fée »
Luis Bunuel, Mon dernier soupir, 1982.
Evelyne P. Gohin
FEUG
Artiste autodidacte rouennais d'origine honfleuraise.
Je me présente comme un peintre/ouvrier, cela s'explique par le fait que je ne vis pas encore de ma peinture et que je survis grâce à de petits boulots.
Ma peinture s'articule autour de phrases choc et autres slogans tel que: « L'homme est un mouton » qui est au centre de mon travail, "peintre/ouvrier en parfait état de marche », « Alea jacta est », « Les cravates ont remplacé les couronnes », « La guerre est le propre de l'homme » etc, qui reflètent un monde au bord du gouffre, en plein bouleversement.Mon travail met en avant la nature bipolaire de l'être humain, la dualité humaine.« Un bien pour un mal , un mal pour un bien », le « Cercle vicieux », le « Sisyphus syndrom » et l'acronyme H.E.U.M qui signifie « l'homme est un mouton » sont quelques un de mes slogans qui jalonnent ma peinture. Ils expriment le fait que l'homme reproduise inlassablement les mêmes erreurs du passé, sans tenir compte de l'histoire de l'Humanité. Cette réflexion peut s'appliquer à l'échelle individuelle comme à l'échelle de la société.
La civilisation humaine est au cœur de mon travail. Ma production artistique est en quelque sorte un état des lieux de la société, un travail de journaliste en somme. L'absurdité et les travers de la civilisation judeo-chrétienne me fournissent une matière inépuisable qui nourrit mon travail plastique.
JUNGLE FAB
Si le bleu du ciel se craquelait,
Alors il ne resterait plus que les oiseaux
Pour voyager dans le nid douillet des nuages,
Suspendu à un fil.
Si la mer se morcelait par petits bout,
Alors les abysses engloutiraient le dernier des hommes,
Qui accroché à l’éternel soleil
N’atteindrait que se chute.
C’est un monde qui se meut dans un patchwork électrique,
Caché parmi les lumières et les ombres de la vie.
Ce monde entre en mouvement et chavire au gré des couleurs.
Barbe électrique
JABER
" Les peintures et sculptures de Jaber sont comme les sketches qu'il joue dans la rue : jonglant non plus avec les sons, les mots ou les accents divers, mais avec les formes, les symboles, le rythme des couleurs, en général elles racontent quelque chose, dans un coq-à-l'âne débridé, au premier abord difficile à déchiffrer. C'est un art élémentaire, populaire, naïf, direct, mais, comme diraient les classiques chinois, "habité par le mouvement de la vie". Un art à l'état de nature, où l'on sent la fraicheur d'invention, toujours renouvelée, de la " spontanéité perdue".
…En fait, par sa fraicheur et son sens de l'absurde, son côté narratif aussi, à la limite du délire, l'art de Jaber appartiendrait, si un tel concept pouvait exister, à une catégorie bien particulière, celles de comiques de l'art brut, ou alors on pourrait considérer Jaber comme une sorte de naïf brut, aux frontières de l'art populaire".
Laurent Danchin
Extrait du texte du catalogue de l'exposition " Jaber ", Paris - La Gaude, 1991
galerie Espinosa/les oiseaux d'art brut
ART MANIAK
(CHAPELLE SAINT JULIEN-PETIT QUEVILLY)
ART MANIAK est un collectif d’artistes « patients »de l’établissement de santé mentale de la MGEN de Rouen. Ce collectif est né à l’occasion de la première édition du festival ART et DECHIRURE, il y a une trentaine d’années. Initié, à l’époque par Denis Godefroy, le Dr. Jean Paul Meuly et moi même, il a pour but de promouvoir les œuvres produites dans les ateliers d’arts plastiques de l’hôpital de jour tout en ayant la possibilité de préserver l’anonymat de chacun.
Aujourd’hui malgré les différentes évolutions liées au temps, au management et aux équipes, la fidélité est restée indéfectible entre Art et DECHIRURE et ART MANIAK.
Cela s’explique sans doute par l’amitié et une cause commune mais aussi par une forme d’exigence plastique qui s’est maintenue dans les propositions picturales. Celles ci tentent de mettre en avant la rencontre entre l’intention artistique et les moyens mis en œuvre des auteurs sous le regard bienveillant des co- animateurs Hélène Badmington et Guillaume Brière.
L’invitation du festival à exposer les œuvres d’ART MANIAK dans l’un des joyaux architectural de la région Normandie est un véritable honneur. Nous espérons être à la hauteur de ce monument prestigieux qu’est la Chapelle St. Julien de Petit Quevilly.
Thierry Tran
JOSEPHINE
La 4L fut la voiture-à-tout-faire des établissements de soins, le Havre inclus, et ceci durant de nombreuses années, la plupart des patients l'ont connu
Elle était surtout le véhicule qui faisait le lien vers l'extérieur, tel un vecteur social. Plus que la simple automobile utile, la 4L reste chargée d'histoires, plus ou moins personnelles, et restera un symbole des objectifs institutionnel : ramener les patients à une vie sociale à l'extérieur
Par un biais artistique, Joséphine a la même ambition sortir.
Œuvre collective
Groupe Hospitalier du Havre
atelier thérapeutique encadré par M-A Renault
artiste associé Jonathan Lebourg
PATY VILO
Artiste multidisciplinaire, j’ai exploré la sculpture : bronze, argent, terre, céramique et matériaux divers ainsi que la peinture sans grand attrait. Mon truc, c’est plutôt le volume.
Depuis 2005 je travaille avec le textile autour de 3 axes : les fœtus, les peluches et les masques. Ils ont en commun d’exhiber ce que je voudrais cacher et d’exprimer des émotions présentes ou passées avec une légèreté assumée, un humour(noir parfois) et beaucoup de tendresse. J’y exprime les humeurs pleines de contradictions avec lesquelles j’aborde la vie : la joie ou la tristesse, le plaisir et la souffrance, le jeu et le sérieux, la peur et l’engagement, l’amour ou le dégoût.
Je ne cherche pas à créer de grandes œuvres impressionnantes, mon univers artistique est très familier, de l’ordre de l’intime. Très féminin il se réfère souvent à la maternité.
Léger comme des bulles de savon ce sont de petits moments de poésie
DANIEL
Quelques mots mots sur mes sculptures (casemates, cornes, cornues et autres …)
Le papier est très présent dans tous mes travaux, il est souvent associé à d’autres matériaux : pigments, argile, colle...
Certaines de mes sculptures sont en papier pierre, une vieille recette datant du Moyen-Âge.
Pour la petite histoire : Les maçons de cette époque l’utilisaient pour restaurer certaines parties des édifices religieux comme les gargouilles.
Des entrelacements, des nouages de cordes de papier pigmenté envahissent d’autres structures telles que des cornes, des cornues …
Elles seront là, posées, suspendues, interrogatives, interrogées, présentes et témoins dans leur forme et dans la confusion des genres.
Et pour résumer…
Mon travail, c'est une promenade intuitive à travers l'histoire de la Nature (formes, traces, empreintes)
Mon travail, c'est celui d'un archéologue qui découvre, couche par couche, la trace de la civilisation (revisite ou visite de textes mythologiques comme l'Odyssée d'Homère)
Mon travail se nourrit du Primitif pour appréhender l'aujourd'hui et l'après-demain.
Ce n'est qu'un prétexte pour avancer, pour faire avancer. Le regardeur fera le voyage ou pas. Ici je ne peux plus intervenir et c'est tant mieux.
ANDRE ROBILLARD
Collection Tuer la misère
André Robillard et Alexis Forestier se sont rencontrés en 2007 à Fleury-les-Aubrais ; une complicité s’est tissée entre eux au fil du temps et a fait naître l’idée d’un projet commun. Le spectacle «Tuer la misère» est né en 2009 de cette rencontre. A l’occasion de l’événement organisé par le LaM pour les 80 ans d’André Robillard en 2011, fût jouée sous la forme d’un duo, la pièce «Changer la vie», présentée depuis à Saint Alban, Nanterre, Le Mans, Orléans, les Laumes, Lausanne et Dijon.
Les oeuvres de la «collection Tuer la misère» présentent cette double particularité qu’elles ont été construits parallèlement à la fabrication des spectacles « Tuer la misère » puis « Changer la vie » et hors de chez André Robillard, dans une sorte d’atelier mobile, au cœur ou dans l’immédiat prolongement du travail scénique, depuis un séjour à la Fonderie au Mans en mars 2008 jusqu'à la Quincaillerie de Venarey-les-Laumes en juillet 2014, où la collection a trouvé son lieu.
Les Sputniks motorisés,sont le fruit d'une étroite collaboration entre Alexis Forestier et André Robillard, initiée en 2009 à Lyon et qui se prolonge encore aujourd'hui. Ils sont co-réalisés (construction à quatre mains) selon un principe de dessin sur lessiveuses puis de montage d'antennes et éléments divers.
ALAIN BRUX
Bernard Alain Brux appréhende la presse quotidienne comme une matière. Chaque Déchirure réalisée d'un seul tenant dans une page de journal incarne l'information qui y est contenue : de l'imbrication des textes, des photos et du graphisme, résulte l'image d'une créature minimaliste et extravagante. Fixée discrètement dans sa boîte transparente, elle apparaît à la fois légère et puissante, comme un cri suspendu.
À travers ces statues de papier journal, l'artiste interroge notre rapport à l’information et invite à changer de regard sur l'actualité éphémère de nos quotidiens.
Diplômé des Arts Décoratifs de Paris, Bernard Alain Brux a exercé le métier de designer industriel. Aujourd'hui, son travail sur l'objet esthétique et fonctionnel trouve un prolongement dans l'expression plastique et le texte. Depuis 2013, l'artiste participe à des expositions personnelles ou collectives, conçoit et met en scène des installations.
SANDRINE BLAISOT
Plasticienne, je travaille sur nos enfermements humains - les miens aussi bien sûr - qu’ils soient culturels psychiques ou physiques ; nous vivons tous ensemble dans nos réalités parallèles.
Je suis en recherche constante de procédés, de techniques qui tendent à souligner ce propos
Pour le Festival Art et Déchirure 2016, je souhaiterais présenter deux axes de mes recherches.
1. La Conserverie d’âmes et les Echappées d’âmes
Ou l'Eloge de la claustrophilie. Ces personnages enfermés dans leur bocal (portraits dessinés à l’encre et au fusain sur papier insérés dans bocaux alimentaires) vivent tous ensemble dans leur réalité parallèle. Ils sont soumis à leur enfermement physique, psychique, culturel. Certains ont fait de cet espace confiné leur territoire, d'autres vivent très mal leur réalité... Dans cette histoire, je divague entre claustrophilie par nécessité, et claustrophobie, dans ce monde irrespirable parfois …
Compte tenu de l’ambiance vivante et théâtrale de votre festival, j’imagine
faire une installation de la Conserverie plutôt cosy avec installation d’un petit salon comprenant une vitrine anglaise remplie de bocaux comme présentée en photo page 2, avec une table basse et deux chaises en bois, ainsi qu une console
ou seront déposés d’autres bocaux de tailles plus imposantes, et quelques Echappées d’âmes sur les murs du salon.
CATHERINE RIVOIRE
Les Poupées de Miss Rivers
Diplômée des Beaux-Art de Bourges et de l’Ecole Duperré, Catherine Rivoire a débuté sa carrière dans le design textile.
Elle est morte en 2014 d’un cancer de l’utérus. C’est dans le cadre d’une thérapie artistique que Catherine a commencé à broder ses poupées, une manière de focaliser ses angoisses. Les poupées, 15 en tout, racontent son bouleversement face à la maladie. Ces personnages sont devenus les acteurs de sa peur de mourir et de son envie de vivre.
Mais le travail a très vite dépassé le cadre thérapeutique pour composer une véritable recherche artistique.
Les poupées et les photos (prises par l’artiste et faisant partie intégrante de sa recherche) sont présentées pour la première fois au public. Son dernier souhait en quelque sorte.
ÉRIC DEMELIS
Le terrain de jeu d’Éric Demelis se situe aux limites, en lisière de plusieurs univers : ni art savant ni produit d’une quelconque expression art-brutiste, ni bande dessinée ni dessin classique, ni réaliste ni onirique, ni drolatique ni sérieux… et, cependant, quand même un peu tout ceci à la fois… Ce sont cette indéfinition définitive et cette instabilité essentielle qui nous attirent et nous captivent. On pressent que ses compositions sont porteuses de sens mais le décryptage en est difficile. On soupçonne cependant une logique inflexible derrière tous ces montages, un peu à la façon dont Raymond Roussel construisait ses récits. Mais les rails en mou de veau portant la statue de l’ilote en baleines de corset fuient dès que l’on s’efforce d’en appréhender la signification…
On décèle, dans les dessins d’Éric Demelis, qu’ils soient réalisés en solo ou en duo, la manifestation d’angoisses sous-jacentes, de peurs refoulées, qui s’enracinent dans les mythes et les nostalgies d’un passé plus ou moins distant. Ils révèlent la difficile expérience d’une vie, en perpétuelle tension entre être et paraître, entre agir et observer, entre implication et contemplation, ce qui faisait dire à Sartre : « La vie, c’est une panique dans un théâtre en feu. »[1] Et quand il faut sauver les meubles devant la menace de l’incendie, l’artiste fait le choix de se retirer avec ses fantasmes et ses regrets plutôt que de prendre le risque de repartir d’une page blanche.
Louis Doucet, août 2015
[1] In L’Être et le Néant.
MARIE JEANNE FARAVEL
Il n’y a pas de hasard il n’y a que des rendez-vous.
L’histoire de mes poupées commence ainsi : par une belle journée de septembre 2012 alors que je ne cherche rien, je trouve. Poupées abandonnées avez-vous donc une âme ? Blotties les unes contre les autres, au fond d’un carton, parmi mille et un objets en attente d’une autre vie, qu’attendent-elles ? C’est décidé je les adopte toutes. De mes petites mains, aujourd’hui elles revivent.
Avec enchantement ces poupées m’ont fait reprendre contact avec ces outils de création aimés sans fin, les aiguilles, le fil, le tissu, les boutons, la laine … juste pour le besoin et l’urgence de créer et ainsi partager avec vous cette petite parcelle de mon chemin.
Extrait du N°404 de L’AMATEUR Octobre 2015 « Ma soif de créer »
JEAN CHRISTOPHE HUMBERT
À défaut de pouvoir comprendre ce qu'il se passe dans la tête de mes personnages, je cherche à regarder ce qu'ils ont dans le ventre. Nous sommes scanné, radiographié, décortiqué au microscope, tranché en imagerie par résonance magnétique pour tenter de mieux nous connaitre. Mon univers s'est peuplé de personnages hybrides, mi-hommes mi-mantes, certains bicéphales le ventre ouvert, nu, marqué d’une griffure, d’une signature…ma signature ? Le corps devient un paysage intérieur avec ses artères, ses chemins de traverses, ses chemins buissonniers. Une cartographie fantaisiste où se croisent stomac, épithélium, rachis,
enképhalos, médusa spinalis, capillaries. Je construis un monde parallèle où se télescope ma vie, ce que j’ai appris de mes parents, de mon passage aux Beaux Arts de Paris, de ma curiosité des peuples non cartésiens où l’esprit n’est pas séparé du corps, où l’art fait un tout avec l’humain. En intégrant aussi des éléments extérieurs à la peinture, celle-ci devient peut-être un objet fétiche, absorbant mes peurs, mes inquiétudes pour me permettre d’acquérir une certaine sérénité.
Jean-Christophe Humbert
MATTHIEU GENTY
C'est aux frontières de la terre et de la mer que j'ai rencontré en 2007, le peintre Matthieu Genty. Dans cette grange qu'il a rénovée et transformée en atelier d'artiste, il se délivre de ses démons par la pratique picturale alliant différentes techniques de l'aquarelle à la peinture à l'huile, en passant par l'acrylique. Il dépose sur des papiers ses traits et ses couleurs, ses obsessions en forme de personnages et d'animaux comme sortis d'une saison en enfer. Les crayons, les pastels, les stylos sont des balises pour se retrouver dans l'itinéraire de ses voyages intérieurs.
Matthieu joue des transparences, des superpositions et parfois il gratte le bois, il grave ainsi les histoires qui le tourmentent. Je l'ai vu aussi "encadrer" ses tableaux aux formes improbables avec des bandes de cuivre ou de zinc comme pour ne pas laisser s'échapper son paradis pictural. Toujours à la marge du réel et du fantasme, il ouvre des jardins, des paysages, des personnages qui luttent avec les couleurs et les traits pour devenir graffitis et écritures.
C'est son livre, son roman, sa vie au large de lui-même qui volent en oiseaux fous vers le regards des autres, afin de rompre les différences et parler, communiquer, partager - lui qui vit ses secrets aux frontières de la terre et de la mer sur la Côte d'Albâtre - secrets qui forgent une amitié.
Michel Robakowski
Peintre et poète Veules-les-roses Décembre 2015
PAUL HERAIL
De l’arbre on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans, dont les pages perdues se plient un jour en petits bateaux ou se déploient en corolles.
De l’arbre on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses, les palettes, tout un outillage qui - rouillé de labeur quotidien - est jeté ou perdu par dessus bord quand il n’est plus bon “à rien”.
De la vie on garde des traces.
Les choses, quand je les trouve, révèlent des richesses, des failles, des merveilles et des blessures, accumulées au fil des années, insoupçonnés par ceux qui les ont côtoyées.
Le hasard me pose à leurs côtés et j’écoute leurs histoires, si proches du parcours de vies de bien des hommes. D’une grande économie de moyens hors du temps, j’assemble ici ces “petits riens” qui me sont offerts, respectant leur état initial tout en évitant de les blesser davantage.
Merci.
SANDRINE LEPELLETIER
Autodidacte, Sandrine Lepelletier modèle la terre depuis 1997. Ses terres enfumées sont décorées à l'aide d'engobes vitrifiés.
Sandrine s’intéresse à l’humain. Ses œuvres, qu’elles ressemblent à des tours, des maisons ou même des boîtes à secrets ou à malices, sont pratiquement toutes des têtes humaines.
Ses sculptures ont une expression de la recherche de la place de l’artiste qu’elle n’a pas encore trouvé dans son existence. Une recherche intérieure : vivre une certaine solitude dans la collectivité. C’est aussi son parcours personnel, à la recherche d’un endroit intérieur.
L’artiste aime mettre de l’humanité dans un monde fait de solitudes, combler les vides. Dans un monde où tout se délite, où tout est à refaire, qu’il faut recréer. Loin de la résignation, c’est un message d’espoir, une citadelle où l’on peut trouver protection, quelque chose de rassurant.
Jean Luc Bourdila et Oana AMÃRICÃI
Grand Baz’art 2015
UMD
Œuvres de l’Unité pour Malades Difficiles
Les U.M.D ont pour vocation d'accueillir des patients présentant des troubles majeurs du comportement qui ne peuvent pas, ou ne peuvent plus, être pris en charge dans les services de psychiatrie classique. Le rôle des U.M.D. s'exerce à différents niveaux et s'articule dans un cadre thérapeutique élaboré en équipe pluridisciplinaire, sous l'autorité d'un psychiatre hospitalier.
Les patients trouvent des repères fixes pouvant canaliser leur agressivité. Différentes prises en charge spécifiques leurs sont proposées par des professionnels qualifiés : éducateur sportifs, éducateurs spécialisés, ergothérapeutes et art-thérapeute. Ces activités tendent essentiellement vers une resocialisation.
Les œuvres :
Les œuvres que vous allez découvrir retracent l’engagement des personnes bénéficiant de séances en art-thérapie. Leur investissement a permis d’aboutir à un travail surprenant et de qualité.
Dans ces ateliers, le but est d’utiliser les pouvoirs de l’Art pour contribuer à l’épanouissement de l’être humain. Il met en œuvre l’ensemble des mécanismes psychiques, physiques et sociaux, dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie par le biais d’une meilleure compréhension de soi.
L’Art est utilisé comme moyen d’expression, de valorisation personnelle et d’épanouissement.
AUTRET Erwan,
Art-thérapeute.
ALISSA THOR
Je peins pour que vous vous arrêtiez, pour aller vers vous, pour que vous vous approchiez, pour vous faire face.
Je peins pour que les mots viennent, et la douceur, et la violence, et les corps tout ensemble.
Je peins pour que quelque chose se passe. Quelque chose entre nous. Quelque chose d’intime et de sauvage.
Oui, je peins ni plus ni moins pour que vous et moi ayons le coup de foudre, ce truc fou qui secoue, mais qui enchante : c’est cela mes toiles – ne soyez pas surpris de leur dureté – le choc y est au premier chef, mais aussi, regardez, ce mouvement – comme dit si bien la langue – qui rend l’affection.
« Il n’y a rien de plus violent que la douceur » (N. de Staël).
ANGELE RIGUIDEL
Angèle Riguidel collecte, stocke, démonte, recycle, détourne et assemble les objets les plus divers pour leur donner une seconde vie, une dernière chance…
Chaque pièce est analysée pour lui trouver la meilleure remise en valeur possible, seule ou en combinaison avec d’autres. L’artiste les traite comme les éléments d’un puzzle dont l’image finale fluctue au fil des trouvailles et des associations d’idées et de formes. Des lumières peuvent y être intégrées pour leur (re)donner une âme et les faire entrer dans le domaine de l’insolite et de la magie. Ainsi recyclés, ces rebuts condamnés à l’oubli racontent une autre histoire, sans rapport avec leur vocation originelle.
Sa caravane Gam’in rassemble un certain nombre de ces objets récupérés et remontés. C’est un univers étrange où des poupons lumineux côtoient des peluches, des jeux de société et des consoles désuètes pour créer un espace simultanément accueillant et intrigant, un lieu où jeunes et moins jeunes peuvent retomber en enfance en toute liberté…
LE CHANTIER / ST GERVAIS
Les créations artistiques proposées au «Chantier » et aux « ateliers Saint Gervais » proviennent d’atelier d’arts plastiques en structure intra et extrahospitalière du Centre Hospitalier du Rouvray. Ils permettent aux patients de créer et de s’exprimer librement aux travers d’initiations et d’apprentissages artistiques encadrés par deux plasticiens professionnels, Béatrice Burel et Erwan Autret. Aquarelles, dessins, peintures, collages … autant d’œuvres variées témoignant de la personnalité de chaque individu au sein d’un groupe riche en histoire singulière et au potentiel différent. Le spectateur pose un tout autre regard sur la maladie en découvrant différents univers liés au désir du patient.
CHRISTOPHE SULPTEUR
Rares sont les artistes"récupérateurs"dont les oeuvres atteignent une puissance telle que celle des assemblages de Christophe.
Cette force d'expression vient de la sobriétédu propos plastique,de l'absolue nécessité-ou de la non gratuitédes rencontres entre les éléments assemblés,qui sont toutes de mystérieuses évidentes"retrouvailles"comme en fait le poète avec les mots.
Rares sont les artistes"récupérateurs"dont les oeuvres atteignent une puissance telle que celle des assemblages de Christophe.Cette force d'expression vient de la sobriété du propos plastique,de l'absolue nécessité-ou de la non gratuité des rencontres entre les éléments assemblés,qui sont toutes de mystérieuses évidentes"retrouvailles"comme en fait le poète avec les mots.
ŒUVRES DE L’I.M.E. DE L’A.P.A.P.S.H.
DE MONTROTY
Les œuvres exposées retracent l’investissement de jeunes adolescents scolarisés en I.M.E., bénéficiant de séances d’art-thérapie. Ces jeunes profitent d’ateliers individuels qui répondent à des objectifs précis (regagner de la confiance en soi et permettre une revalorisation de l’estime de soi, travailler sur la concentration, acquérir une meilleure autonomie…).
Mettre en scène ces travaux et les soumettre au regard extérieur devient alors un outil de révélation et de connaissance de soi.
L’art-thérapie a la double vocation d’aider à se reconstruire parce qu’elle fait appel à la fois à l’Art et à la parole ; deux formes d’expression humaine indissociables, car l’image appelle le mot comme le mot appelle l’image. Formuler sa souffrance par une image, un geste ou des mots, c’est déjà s’en éloigner, c’est lui donner "corps".
L’Art prône le droit à la différence, à l’originalité de chaque être. L’expression personnelle nous donne le sentiment d’exister, d’être relié à la vie.
AUTRET Erwan
JOEL LORAND
Joël est un véritable créateur, pas de ceux qui pêchent ici et là des idées à détourner ou développer. Il entre dans le fantasme sublimé avec l’infinie subtilité et délicatesse qui obère tout risque de vulgarité, toute lourdeur, toute méprise, tout risque de mauvais goût. Il manie la parabole au cœur d’un imaginaire sans frontières, sans interdits, on lit entre ses lignes, ses couches et ses arabesques la sensualité, l’instinct, l’expressivité, le surhumain, l’au-delà, la supra humanité animalité.
Extrait d’un article de Gilbert Pinneau
MARION OSTER DITE LUCRECE
De loin comme des fleurs fraîches…De plus loin des autels portatifs…
Un air américain du sud, des couleurs qui crient de douleurs cruelles ensevelies sous les amulettes…
Ces boites sont des églises dans lesquelles on pénètre si doucement qu'on entend ses pas sur les dalles…
On s'avance dans une forêt de voeux et d aveux curieusement incarnés par des objets du culte…
La main de celle qui fait ne se montre jamais :on connaît ses choix, ses combinaisons, ses accumulations mais on ignore si elle existe. Elle ne voudrait pas briser le charme qui relie toutes ces reliques…
Elle s'oublie dans son travail qui la mène hors du temps, hors de ce sol, là ou règne l'Amour absolu. Offrandes, dons minuscules, la pacotille pimpante qui permet de payer le voyage.Là ou il est possibles espérer.Là ou il est possible de demander pardon, une rémission, une trêve…
La main invisible avoue qu' elle fait du beau pour qu'on la voie…elle se voue toute à sa propre absence…
Etre ou ne pas être…Dire et se taire…Souffrir et s'abandonner…Séduire et attendre… Avoir été la proie,et châtier le chasseur…Cela en pensée muette afin d'être mieux comprise…Rien imposer, la victime organise sa conscience mutilée…aucun dû…De là-haut une flèche viendra,un signe…une caresse ou un acte qui pique…Tant de petites choses avancées n'ont pas la vocation d'appeler une vengeance…une réponse aux blessure… les questions difficiles seront résolues, la loi du talion sera exclue…
Que de soins, que de minuties, que de délicatesses!…alors qu'il y a sans doute des malheurs énormes qui ont sévi! Le fracas ne console pas, la peine pleure doucement…
Dans ces boites - dans ces églises- on crée les conditions d'un miracle salvateur. On imagine une fin heureuse à des catastrophes intimes. On se prépare à un nouveau, sous d'autres soleils…
Angers, mercredi 28 mars 2012
Alain ARNEODO
ADAM NIDZGORSKI
Adam Nidzgorski : Une iconologie de l’être humain
Ne nous y trompons pas, dans l’œuvre d’Adam Nidzgorski, c’est le « devenir humain » qui est consacré à travers ce qu’en manifeste la diversité des individus qui en composent le genre. Le devenir humain et le cortège d’évènements qui l’éprouvent et le manifestent : De l’inconvénient d’être né, de la fatalité de la mort ; des maux, peines et tourments, mais aussi des joies qui jalonnent l’entre-deux ; de la solitude, du délaissement, de l’abandon et de leur remèdes : l’ « être-avec », la fraternité, ainsi que les sentiments qui les animent : l’affection, la tendresse, l’étreinte, l’ambivalence, la miséricorde, la philanthropie, l’indulgence, la compassion…tous artifices propres à édifier un rempart contre la déréliction. Et, s’il y a bien du spirituel dans l’art d’Adam Nidzgorski, gageons qu’il s’agit d’une spiritualité qui viendrait se nicher au creux des failles et des fêlures de l’être humain. Ce qu’à sa manière confirme le peintre : « C’est l’être humain qui m’intéresse le plus, il est multiple, on peut le représenter de différentes façons et cela à l’infini. C’est quelque chose d’inépuisable ; il y a tellement de doutes, de douleurs, d’envies, d’espoirs, c’est fou. On ne pourra jamais l’épuiser entièrement depuis sa naissance à sa mort » écrit-t-il dans ses carnets. C’est donc à représenter l’être humain « en solitude ou en déréliction » – comme on dirait « en majesté », même s’il apparaît le plus souvent en couple, en groupe ou en famille, parfois même en troupe plus fournie – qu’Adam Nidzgorski a consacré la quasi-totalité de son œuvre.
Alain Bouillet
FABIEN CHEVRIER&B
"La honte, la haine et la peur où tu habites, ce n'est pas ta vraie demeure."
Le monde n'est plus le monde: C'est le chaos. Tout paraît vain; il va pourtant falloir y dessiner un chemin, pouvoir s'y tenir debout, sans y rester seul, tout en sachant qu'on peut s'y perdre. Tracer ce chemin, résister contre les idées reçues, contre les fronts de tous bords c'est justement là le travail du peintre. A mesure que surgissent sous mon pinceau et sous ma petite pointe bic les figures du peuple de l'en Bas: Les réprimés de tous bords, le peuple de la marge, une question grandit en moi et me taraude l'esprit: Qu'est ce qui peut donc court circuiter l'accès à l'humanité des êtres qui peuplent cet "En Bas"......
Fabien Chevrier&B.
CENTRE LA POMMERAIE
Le Centre La Pommeraie accueille 223 personnes handicapées mentales adultes.
Dix-huit foyers d’hébergement sont répartis sur quatre villages (Ellignies-Ste-Anne, Quevaucamps, Basècles et Tourpes) et plus de trente ateliers sont prétextes à favoriser la relation et à développer des talents, des compétences, pour permettre à la personne handicapée de s’extérioriser, de prendre confiance en soi et d’être reconnue comme une personne compétente.
Ouverte sur le monde extérieur, la Pommeraie organise, entre autres, des événements tels la Fête septembrale, la Fête des Familles et les Pom’s d’Or (festival international du film pour personnes en situation de handicap, de différents pays d’Europe et d’Amérique). Les résidents participent aussi à divers échanges culturels et artistiques internationaux.
Seront présentées cette année, les œuvres des artistes : Isabelle LAURE, Marc CONSTANT, Jason DELANGUE, Jean-Christophe GUENNEGUAN, Laurent LEBOUDER, Cédric LEFEBVRE, François PEETERS.
MARIE CHRISTINE BOUYER
Marie-Christine est née en 1964. "
Elle entre à l'ESAT Arc en Ciel de Cholet en 1995 et fréquente "Artelier" depuis 2007.
Marie-Christine communique très peu; elle consacre une grande partie de son temps au dessin et à la peinture. Elle travaille en silence, très concentrée, ignorant les autres.
Plusieurs années durant, elle a représenté sa fascination pour les "miss France" avec leur écharpe du millésime. Ensuite le thème de la maternité est devenu omniprésent.
Sa peinture est en constante évolution: désormais elle peint longuement la même surface, les couches se superposent jusqu'à modifier complètement le tableau initial. La composition scinde souvent l'oeuvre en deux parties, isolant, cloisonnant les couples, qui sont sa nouvelle préoccupation, dans une sorte d'incommutabilité.
Marie-Christine n'a plus la notion d'oeuvre achevée, elle pourrait peindre indéfiniment sur la même toile des tableaux qui se modifieraient sans cesse.
Expositions à la galerie HANG'ART de Saffré en 2010 et 2011."
Jean Boccacino
MELIE DENEUVE
Le dessin a été mon premier moyen de communiquer avec le monde, et il reste le moyen le plus facile de le faire encore aujourd'hui. Comme j'ai le syndrome d'Asperger, communiquer à l'oral n'est pas mon fort, le dessin est donc comme un pont entre ma bulle et le reste du monde.
C'est aussi un moment de détente, de méditation, voire de prière silencieuse. Je peux commencer quelque chose et être énervée, déséquilibrée, et au fur et à mesure de la création, tout s’apaise et redevient harmonieux.
Je ne pratique pas l'art engagé, je ne cherche pas à éduquer mes contemporains ni à les choquer, je préfère tenter de les faire s'évader un peu. Si quand ils regardent mes images, ils trouvent un peu de la paix que je gagne quand je les crée, c'est bien. Mes images servent la cause de la « Mignon Way of Life », un mouvement parti d'une plaisanterie et qui compte quelques adeptes: ce sont des images mignonnes qui permettent de s'évader de la grisaille omniprésente, du monde glauque qui est le nôtre et des déceptions que les humains ne manquent pas d'apporter.
Je suis d'une nature mélancolique et je sombre souvent, pourtant, je ne veux pas faire transparaître ça dans mes images, au contraire, je veux combattre ça et apporter du réconfort. Le Mignon, ça fait du bien à l'âme!
Mélie Deneuve
VINCENT PRIEUR
Je construis mes sculptures comme dans mon enfance, quand je faisais un théâtre pour me faire du théâtre, un univers de la dérision et de liberté.
Des ondines venues d'on ne sait trop où s'installent discrètement dans nos paysages bucoliques et sur nos plages désertées par les touristes. Accueillies par Vincent Prieur, qui les habille et les maquille, elles déploient l'élégance de leur formes. Après un dernier voyage à bord de véhicules bricolés qui cahotent dans notre imaginaire, les voilà qui égayent nos vies. René Turc
ARMELLE NORMAND
Mon travail est un témoignage et une réflexion sur « le vivant » dans son ensemble. C’est une tentative d’incarnation mais plutôt de révélation de toutes formes d’êtres au monde à travers leurs empreintes singulières. Ma création se fait comme celui d’un archéologue qui tente de retrouver non seulement l’origine mais l’essence même de ce qui nous a construit.
Parce que les corps sont porteurs de mémoire à travers des traces de toutes sortes, leur incarnation et les histoires qui les ont construit sont l’histoire du monde.
Dés lors rendre compte de chacune de ces espèces est d’abord un hymne à la puissance de la vie dans sa beauté, sa rudesse, dans sa brutalité parfois . Chaque créature, pétrie d’une personnalité propre témoigne d’une façon d’être au monde et l’essence de mon travail vise à rendre compte de ce mouvement intime.
Mais au delà de cette esthétique singulière l’animal ou la nature me fascinent parce qu’ils entretiennent un dialogue et une complicité avec l’espèce humaine. Notre humanité s’origine dans cette « animalité » et ne peut être sans elle. Regarder l’animal et la nature c’est donc nous regarder nous même.
Ces odyssée d’espèces (humaine, animale, végétale), chacune originale dans leur devenir , engagées dans une complicité créatrice se croisent, s’interpénètrent et s’associent pour faire œuvre commune de vie. Les tenir ensemble me permet
d’abord de rendre hommage à ces communautés nécessaires et d’en mettre au jour les correspondances et les similitudes.
Entre la puissance de la vie, ses fragilités et les asservissements de nos sociétés, notre position d’acteur et de témoin « lucide » ou « éclairé » nous invite à réfléchir sur
les conditions d’existence et de devenir de chacune de ces espèces .
Dés lors, comment l’humanité, inscrit dans sa trajectoire, peut-elle entretenir ce dialogue avec toutes les formes du vivant pour contribuer aux coopérations indispensables à l’épanouissement de la vie.
Armelle Normand
(photographie Isabelle Lebon)
CAMPAGN'ART
La lettre « t »
Campagnart, ça fait un peu campagnard, si ce n’est que la lettre « t » fait toute la différence.
Car cette lettre « t » est parfumée, chaude, coule au travers de nos sens comme la plus sensible des infusions.
Campagnart, c’est cela : une liberté, ou plutôt, un ensemble de libertés que les artistes se donnent pour mieux nous donner à sentir ce qui infuse, ce qui diffuse et tout ce qui fuse.
Peintres, sculpteurs, modeleurs de terres rares, artistes de théâtre, concepteurs de programmes télévisés, concocteurs de mets gourmands, poètes en goguette, animateurs de galerie d’art, musiciens des sons rares, inventeurs, traverseurs de miroirs, amis d’Alice au pays de la Ramée, artisans culturels et protecteurs des fleurs qui parlent ; ils sont tous présents dans cette formidable fabrique d’art et d’amour du très campagnard chemin Tinette.
L’atelier Campagn’Art du Centre Reine Fabiola de Neufvilles (Belgique), c’est cela : un ancien manège devenu atelier où se réunissent chaque jour une quarantaine de créateurs, c’est une galerie, un théâtre, un restaurant, une librairie d’art, un ciné-club à écran large, une station de radio, une aventure, un lieu culturel vivant où toutes les rencontres sont possibles sur tous les thèmes et dans tous les registres de la créativité.
Atelier Campagn’art –Responsable Yves Poelman : 0491/710.600
36a chemin Tinette
B-7063 Neufvilles Belgique
L'ARBRE ROSE
REBONDIR APRES UN PASSAGE A L'ACTE INSTITUTIONNEL DELICTUEUX
Dans les années 70/80 on pouvait créer des ateliers d'expression.
C'est ainsi que j'ai créé et dirigé l'atelier d'expression libre intra hospitalier l'ARBRE ROSE, à Bordeaux. Ecoute, accompagnement, solidarité, pause, respect, expression, création...c'était tous les jours, ouvert à tous, de l'intérieur comme de l'extérieur.
D'inspiration libertaire, l'objectif de l'atelier autogéré était d'aider chacun à retrouver confiance en soi et à prendre la parole, et ce, pendant 35 ans. Nous avions l'habitude d'être malmenés par l'administration, mais nous réalisions nos actions activement, comme nos expos extramuros (près de 400). Voir notre film: http://www.youtube.com/watch?v=kzsFnL_vCLw
Dès que j'ai pris ma retraite, le couperet est tombé: l'atelier fut fermé définitivement et nos œuvres entreposées ont été détruites à plus de 90% par l'hôpital, avec notamment notre collection de fresques collectives réalisées au sol ...une collection unique en son genre, avec près de 1000 pièces.
Voir l'article d’un de nos blogs: http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-bernard-couzinet/210514/psychiatrie-liberte-dexpression-ou-coups-de-baton
Puisse notre témoignage alerter et faire réagir nos collègues, pour clamer...plus jamais ça!!
Aujourd'hui, hors institution, nous poursuivons notre action par nos rencontres et expos, avant de réouvrir un nouvel atelier. Par expérience et convictions, nous encourageons autant que possible, à développer les vertus positives et anticipatrices de l'art, comme résistance et dynamiseur personnel et social..Peut-être aujourd’hui y a- t- il encore plus nécessité qu'hier ?
Osons libérer nos émotions, notre sensibilité à travers les arts et partageons les... nous conserverons ainsi à la liberté d'expression, tout son sens.
Nous poursuivons l'aventure avec le groupe Liberté.
JB COUZINET, Dr d'université et plasticien
ATELIER DE L'URAS
Une fois encore les résidents et les animateurs de l'URAS sont heureux de vous présenter leurs dessins et peintures exécutées tout au long de l'année.
L'URAS qui veut dire Unité de Reconquête d'Autonomie Sociale est une structure d'Emergence.
La reconquête d'autonomie passe avec l'atelier dessin par la réalisation et la création d'œuvres faîtes entièrement par le résident .L'atelier respecte l'expression propre de celui-ci et ainsi elle est valorisée .Les résultats sont surprenants et étonnent même l'artiste.
Les murs de l'établissement sont décorés des travaux et sont soumis à l'appréciation de tout le monde.
Nous avons sélectionné des tableaux pour le festival réalisés toute l'année.